édito

Les Rencontres cinématographiques Palestine : Filmer C’est Exister (PFC’E) ont été créées en 2012 avec l’idée de donner la place au regard, à la créativité, à l’humour, aux convictions et aux espoirs des cinéastes palestinienNEs. Cette année, PFC’E passe de 3 à 4 jours afin de renforcer les moments d’échanges entre les cinéastes invitéEs et le public.

Dans un contexte régional dominé par une actualité dramatique, la situation en Palestine est oubliée. Pourtant l’enracinement de l’occupation israélienne et l’extension des colonies pèsent chaque jour un peu plus lourd sur le futur des PalestinienNEs. Mais malgré ou à cause de cela, force est de constater que la culture palestinienne est en plein essor et le cinéma y occupe une place importante. Les films, des plus anciens aux tout récents, nourrissent l’identité palestinienne et notre compréhension de la vitalité de leur résistance à l’intérieur de la culture.

Pour cette 5 ème édition, PFC’E est heureux de présenter 17 films et d’accueillir 7 cinéastes palestinienNEs.

PFC’E a choisi cette année de faire mieux connaître les cinéastes « Palestiniens de 48 », citoyenNEs de la partie de la Palestine devenue l’État d’Israël en 1948.

Dans le contexte politique actuel, ceux qui forment aujourd’hui la minorité palestinienne, que les Israéliens appellent « Arabes israéliens », sont perçus de plus en plus comme une menace pour la survie de l’État d’Israël. Cette peur se traduit par une montée inquiétante du racisme. Dans leur travail cinématographique, comment les cinéastes citoyenNEs de l’Etat d’Israël composent-ils avec leur identité palestinienne et leur situation de minorité non juive ? Comment vivent-ils leur statut de citoyens israéliens de plus en plus soumis à des lois discriminatoires ? Quels liens tissent-ils avec leurs compatriotes de Cisjordanie, de Gaza et de la diaspora ? Et cette question qui revient dans de nombreux films : comment leurs familles ont-elles vécu ce déchirement, tenter de rester ou devoir s’enfuir ?
Quatre d’entre eux, Mohammed Bakri, Ula Tabari, Alaa Ashkar et Nizar Hassan seront présents cette année.

Gaza toujours au cœur de PFC’E.

Cela fait 2 ans que PFC’E essaie d’inviter, en vain, des cinéastes de Gaza, empêchéEs d’en sortir par l’État d’Israël. Vu la force des films que nous avons reçus cette année, une soirée Gaza leur est consacrée. En juin 2016, le blocus de la bande de Gaza est entré dans sa 10ème année, étouffant la population dans un isolement presque complet. Après deux attaques militaires majeures en 2008 et 2012, la situation à Gaza ne pouvait pas être pire, croyait-on. Mais l’été 2014, c’est « comme si l’enfer ouvrait ses portes », sous les bombardements certains perdent bien plus que leur maison, et d’autres s’écrient : « Nous n’avons pas le droit de transmettre cet esclavage à nos enfants ! » (extraits des films de la soirée Gaza).
Pour aborder ces questions poignantes, nous comptons fermement sur la présence des trois jeunes cinéastes gazaouis, Mohammed Almughanni, Areej Abu Eid, Mahmoud Abu Ghalwa et du jeune producteur Amer Nasser.

 

Comité PFC’E
Novembre 2016